Comprendre les tarifs d’un graphiste
Vous vous êtes déjà dit “je ne ferais pas appel à un graphiste pour faire mon logo parce que c’est trop cher” ? Mais savez-vous réellement ce qui se cache dernière ses tarifs ? Comment fixe-t-il ses tarifs ? En tant que client, on veut souvent aller au plus vite et au moins cher. Mais la qualité et la durabilité ça a un coût et tout travail mérite salaire non ? Dans cet article, nous allons décortiquer ce qui se cache derrière les tarifs d’un graphiste et pourquoi le “pas cher” est souvent à fuir.

Le coût de son entreprise
Je ne vous l’apprends sûrement pas mais une grosse partie du Chiffre d’Affaire (CA) des indépendants sert à payer les cotisations, les frais professionnels et les impôts liés à leur activité. Le CA d’un indépendant n’est absolument pas représentatif de son salaire/bénéfice, et ce d’ailleurs peu importe son activité.
Les charges fixes
Les charges fixes comprennent toutes les charges liées au fonctionnement de l’entreprise (banque, assurance, site internet, communication, expert comptable…) qui représente plus ou moins 25% du CA*. Il faudra rajouter à cela les frais matériels :
– internet
– téléphone,
– la suite adobe
– Mutuelle/prévoyance
– Papeterie,
– Imprimante
– Achat de matériel
– Transport/véhicule…
*le taux horaire moyen d’un graphiste freelance est de 55€ BRUT. Il pourra varier en fonction de l’expérience et de la situation géographique.
Les charges variables
Il faut savoir que tout travailleur indépendant doit s’acquitter d’un certains nombre de charges fixes comme les fameuses cotisations ou les impôts. Pour les cotisations sociales, il s’agit d’un pourcentage en fonction du CA.
En France, les cotisations sont de 22,2% pour les prestataires de services BNC (ce qui est souvent le cas pour les graphistes indépendants), à payer tous les mois ou une fois par trimestre en fonction de chiffre d’affaire déclarée.
En Belgique, le système est un peu différence. Les cotisations sont payées chaque trimestre selon une estimation de CA. Ainsi un taux de 20,5 % par an s’applique sur la tranche de revenus allant de 0 € à 72.810,95 € et de 14,16 % sur la tranche allant de 72.810,96 € à 107.300,30 €.
Au-delà, la cotisation maximale de 5.153,06 € est due. A cela se rajoute les impôts bien sûr dont le pourcentage va dépendre du chiffre d’affaire. Et d’autres frais comme le CFE (entre 200 et 2000€).
Le temps non facturable
Et au delà de toutes ces charges, il faut aussi penser au temps non facturable mais quand même présent. Qu’ils s’agissent de gérer sa comptabilité, prospecter, développer son activité (communication, site internet…), ces tâches font partie du quotidien de tout indépendant. Oh et dans tout ça il ne faut pas oublier les congés parce que l’indépendant lui n’aura pas de congés payés, il lui faudra donc avoir une trésorie d’avance pour payer ses charges fixes. Il en est de même s’il tombe malade. Tout ceci signifie bien évidement que sur la somme que vous facture un freelance, il ne touchera pas la totalité. Il va devoir définir un salaire brut souhaité et un taux horaire, ce à quoi il devra enlever toutes ces charges avant de pouvoir percevoir quoi que ce soit.
Le temps passé pour votre projet
Les différents rendez-vous et échanges
Avant qu’un projet ne démarre, il faudra prévoir de faire, ce que j’appelle, un appel découverte. Ce premier rendez-vous avec le.a graphiste vous permettra à tous les deux si cela peut matcher entre vous. Parce que oui au delà du style, du coût aussi, il y a le côté humain et feeling, qui est super important à mon sens.
Alors cet appel découverte, il sert à quoi et il se passe comment ?
Ce premier rendez-vous permet d’échanger et de faire connaissance, d’appendre à se connaitre, de voir si je peux matcher, de comprendre vos attentes aussi. L’idée c’est aussi que suite cet échange, je puisse vous proposer un devis le plus juste possible.
N’hésite pas à contacter plusieurs graphiste, pour voir celui avec lequel tu es le plus à l’aise et en confiance. Il faut compter en général une petite heure.
A cela s’ajoute le rendez-vous stratégique, qui est pour moi indispensable pour poser les bases de votre projet. En visio ou en réel, ce temps d’échange nous permet d’échanger sur différents points stratégique basés sur un workbook. Il y a également le temps de présentation des différents projets et le rendez-vous final qui valide tout. Autant de moments clés, qui viennent rendre notre collaboration plus qualitative.
Souvent oublié dans le temps de travail d’un graphiste, mais les différents échanges au cours de votre projet sont à comptabiliser aussi. Et il est bien normal que ce temps soit compter dans la facturation. Cela fait partie de la gestion de projet.
La création et les allers-retours
Ce temps de recherches, d’essais, de création semble évident dans le métier de graphiste mais peu de personne réalisent le temps que cela prend. Il peut prendre plusieurs heures, voir plusieurs jours selon la nature du travail, sa complexité et la demande.
Les allers-retours aussi sont à prendre en compte. Vous avez d’ailleurs souvent écrit sur votre devis x allers-retours, au delà il faudra payer. Cette notation permet ainsi au graphiste de limiter les abus liés aux corrections.
La gestion de projet
Il est important de ne pas oublier le temps à gérer l’administratif et la comptabilité qui demande des heures de travail en plus que vous ne voyez pas. Il y a la création de vos devis, de vos factures aussi, la rédaction des mails, des dossiers stratégiques, du dossier des propositions… Tout un tas de tâches réalisées en sous-marin mais indispensable dans le processus client d’un graphiste.
Une fois le projet validé, il reste encore un peu de travail : la préparation de fichiers. Votre graphiste peut encore passer quelques temps sur la préparation de vos fichiers, l’impression ou encore la mise en ligne s’il s’agit d’un site internet.
La valeur ajoutée de votre graphiste
Les tarifs d’un graphiste vont également dépendre de sa valeur ajoutée et de son expérience. Bien évidement les tarifs ne seront pas les mêmes s’il vous propose un simple logo ou une identité de marque complète basée sur une stratégie. Normal, le temps de travail n’est pas du tout le même, tout comme l’expérience client.
Un « bon » graphiste va vous conseiller, vous guider. Il ne sera pas un simple exécutant et saura vous aider à atteindre vos objectifs. Il va aussi vous proposer du sur-mesure, parce que franchement qui a envie d’avoir la même identité que son voisin ? Mais tout ceci à un coût.
Chaque graphiste expérimenté à son « petit truc en plus« , sa valeur ajoutée. Elle peut se trouver dans son style, sa manière de travailler, son processus client… Pour ça, on lit sa page à propos, on échange avec lui et on organise un appel découverte.
Un conseil : fuyez les identités visuelles à moins de 1000€ et les sites internet à bas prix.
Le mot de la fin
Vous l’aurez compris les tarifs d’un graphiste ne dépendent pas d’un élément en particulier, ni du client mais plutôt en fonction de la valeur de son travail, des coûts et de votre projet (d’où le fait le trouver souvent écrit « à partir de » à côté des tarifs d’un graphiste).
N’oubliez pas, le métier de graphiste est un métier qui demande du temps et des compétences, comme beaucoup de métier. Ce n’est pas juste gribouiller quelques traits et op’ vous avez un logo.
Le prix juste pour vous et pour le graphiste (il faut bien en vivre) est essentiel. Il s’agit d’un gros investissement, qu’on ne peut pas toujours se permettre en lançant son activité mais ça peut vraiment faire la différence pour vous démarquez de la concurrence.
Alors, les tarifs d’un graphiste vous semblent plus clairs ?

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